• Rencontres-Lectures de L’Ecrit pour le Dire Printemps 2012

     

      Rencontres-Lectures de L’Ecrit pour le Dire : Romans, Nouvelles, Humour, récits de voyages, Thématiques, biographies, Poésie, Contes… Printemps 2012

     

     Vend. 6 avril 20h. au Relais Jussieu, 75005

    Décivilisation: Renaud Camus  

     

    Si La Grande Déculturation se penchait sur les questions relatives l’école, Décivilisation, dès sa première phrase, fait porter la réflexion sur un amont de l’école, sur l’éternelle distinction entre instruction et éducation, sur les obstacles à la transmission — des connaissances, mais aussi des aptitudes à la vie en société — tels qu’ils se manifestent dans les nouveaux rapports entre les générations, à l’intérieur des familles, au sein d’une société où l’exigence d’égalité, s’étant imposée entre les sexes, prétend triompher aussi entre les âges, à présent, entre les niveaux d’expériences, entre ce qui surgit et ce qui est consacré par le temps (et du coup de l’est plus).

    Y a-t-il des limites à l’égalité, y a-t-il des champs où la démocratie soit hors-champ, et si oui lesquels : la famille, la culture, l’art, l’art de vivre ? et si non, quelle société nous est promise ? Renaud Camus, écrivain, est l’auteur d’une centaine d’ouvrages, romans, essais, volumes de journal, églogues, élégies, topographies et la série des Demeures de l’esprit. (édit. Fayard)

     

     Vend. 20 avril 20h. au Relais Jussieu, 75005 

     

    LOINTAIN SOUVENIR DE LA PEAU  RUSSEL BANKS 

    Des hommes inaccessibles à la rédemption, aux soins ou aux traitements, méprisables mais impossibles à éloigner, et donc des hommes dont la majorité des gens souhaitait simplement qu'ils cessent d'exister ». Exclus, bannis, à jamais tenus en marge, car fichés pour délinquance sexuelle. Parmi eux, le Kid, un jeune homme de 21 ans, dont Russell Banks fait le personnage principal de ce grand roman qui, creusant la conscience collective américaine contemporaine, ne craint pas de soulever d'amples et complexes questions politiques, morales et symboliques.

    Il fallait toute l'autorité, toute la puissance romanesque que l'on connaît à Banks pour imposer cette narration dont les visées spéculatives ne sont jamais masquées. Mais jamais non plus pesantes ou indigestes - tout l'art de Banks, considérable et subtil, consistant à demeurer avant tout et profondément romancier, par instants poète, même lorsqu'il semble s'avancer sur le terrain de l'allégorie.

    Qu'avons-nous fait à nos enfants ? Qu'avons-nous fait de nos enfants ? La double question court, depuis toujours, dans l'oeuvre de l'écrivain américain - qu'on se souvienne du bouleversant  De beaux lendemains - et trouve ici, à travers ce personnage du Kid, des développements contemporains. La prégnance du virtuel et la déréalisation corrélative du monde et de l'Autre sont l'un des symptômes des dérèglements d'aujourd'hui, que pointe ici Russell Banks. (éditions Actes Sud)

     

     Vend. 4 mai 20h. au Relais Jussieu, 75005, Récits de VOYAGES

    Les Mille automnes de Jacob de Zoet : David Mitchell (éditions L’Olivier)

    Jacob de Zoet va tomber amoureux d'Orito mais le poids de la loi et des traditions écrase cet amour dans l’œuf. Pis, Orito est enlevée et envoyée dans le temple Shiranui, digne de Sade, où les femmes deviennent des esclaves sexuelles. 

    Mais tout ça n’est que le premier tiers de l’épais roman de David Mitchell qui fourmille de mille et une histoires, et dans lequel chaque personnage, même le plus insignifiant, ne passe jamais inaperçu. Dès son entrée Jacob de Zoet est touchant par sa naïveté et son idéalisme, mis à rude épreuve dans un monde de brutes sans foi ni loi, de militaires aigris, de docteur tonitruant, de traitres et j’en passe. 

     

    Les Milles Automnes de Jacob de Zoet, fait brillamment revivre le Japon de l’ère Edo. Ecrit au présent, cette ouverture du Japon à l’occident (après la tentative portugaise au XVIème siècle) devient réalité et offre un vrai bonheur de lecture, grâce à son ampleur teinté d’exotisme. 

     

     L’exotisme est d’abord dans la langue. Dejima, cette île artificielle du port de Nagasaki, relié par un pont « entre deux mondes », est le centre cosmopolite d’une galerie bigarrée de personnages. Et dans ce coin du monde des mille automnes, mille voix résonnent : de la poésie au détour des descriptions, des traductions pas toujours honnêtes, des militaires prussiens, des truands anglais, des japonais qui essaient, qui ratent, qui essaient encore, qui ratent encore, qui ratent mieux – comme dirait Beckett. Les voix du commerce, du cœur, de la tradition, de la peur, de la perfidie, des muscles zygomatiques.

     

    Sur les chemins de Palmyre : Lucien d’Azay 

    Romancier, essayiste et traducteur, Lucien d’Azay a déjà publié une dizaine de livres parmi lesquels À la recherche de Sunsiaré, Tibulle à Corfou, Le Faussaire et son double et Trois excentriques anglais. Il partage sa vie entre Venise, Paris et Londres; et n’était mandaté par aucun journal ni aucune chaîne de télévision lorsqu’il s’est rendu en Syrie.

     

    Dans ce récit si caractéristique d’un carnet de voyage, Lucien d’Azay nous livre des clichés que l’on pourrait qualifier de photographiques, des instantanés d’un pays; de ses villes, de ses souks, de ses hôtels, de ses sites touristiques, de ses minorités ethniques et religieuses, de sa langue opaque et mystérieuse, de ses odeurs, de ses saveurs…

     

    Citant Albert Camus, Lucien d’Azay part du principe que le meilleur moyen de faire la connaissance d’une ville est de «chercher comment on y travaille, comment on y aime et comment on y meurt». L’amour paraissant être, à ses yeux, le critère le plus significatif, l’auteur s’intéresse très vite aux relations hommes-femmes en terre d’Islam.

     

    C’est donc tout naturellement que Lucien d’Azay scrute, en cet été 2008, le régime politique de ce pays au calme apparent. L’acuité de son regard est telle que ses réflexions nous permettent de mieux comprendre les événements qui se déroulent actuellement à Homs, Hama et Damas. En effet, il ne manque pas de relever et de dénoncer la régression du monde arabe, les privations de liberté, la manipulation de la question palestinienne, la corruption des élites, le népotisme de la classe dirigeante, la monopolisation oligarchique du pouvoir et l’anti occidentalisme ambigu et équivoque de l’idéologie baasiste. (La Table Ronde)

     

     Vend. 18 mai 20h. au Relais Jussieu, 75005

     

    L’Apprentie du philosophe : James Morrow, Mason Ambrose, un étudiant en philosophie bavard et égocentrique, touche le fond après que le travail de sa vie, Ethiques de la terre, a été mis en miettes par un rival aigri. Après s'être vu offrir un poste de professeur sur une île qui aurait fait la fierté du Dr Moreau, le bon thésard se lance vite dans des joutes verbales avec son élève, une érudite blessée mais obstinée appelée Londa, à qui il a pour mission de transmettre rien de moins qu’une morale fonctionnelle.
    Sur cette île la matriarche et mère de Londa, la généticienne Edwina Sabachthani, s’est adonnée à des tests génétiques pour créer des arbres conscients, un iguane mutant doué de parole et d’autres aberrations de la nature. Après le décès prématuré d’Edwina, Mason et ses collègues professeurs s’accordent, à leurs risques et périls, pour ne rien dévoiler du secret de Londa et de sa fratrie hors normes.

    « Essaie de retenir ton jugement jusqu’à ce que tu saisisses la vision d’ensemble », lui conseille Londa. Une prudence salutaire pour les lecteurs de cette pièce à haute ambition morale, savant mélange de sacré et de profane qui lorgne aussi bien du côté de la philosophie éthique que de Mary Shelley ou George Bernard Shaw. (Au Diable Vauvert)

     

     Joueur 1 : Douglas Coupland 

     

    Joueur_1, ce sont cinq heures, en temps réel, de la vie de cinq personnes réunies dans le bar d'un aéroport lors d’un cataclysme mondial : il y a Karen, une mère célibataire qui attend un homme rencontré sur internet ; Rick, le barman fauché de l’aéroport ; Luke, un pasteur en cavale ; Rachel, une belle blonde souffrant d’un syndrome autistique et incapable de vrais contacts humains ; et pour finir, une voix mystérieuse connue sous le nom de Joueur 1. Chaque personnage se révèle peu à peu alors que le monde tel qu’on le connaît touche à sa fin.
    Dans la tradition de Kurt Vonnegut et de J. G. Ballard, Douglas Coupland explore ici les crises contemporaines et s’interroge sur l’identité humaine, la société, la religion et la vie après la mort. À travers ses personnages, leurs dialogues et leurs interactions, l’auteur de Generation X et de jPod propose autant de réponses qu’il nous pose de questions. (Au Diable Vauvert)
     

     

    Vend. 1er juin  20h. au Relais Jussieu, 75005

       L’Apothicaire : Loevenbruck (Flammarion) · Il vécut à Paris en l'an 1313 un homme qui allait du nom d'Andreas Saint-Loup, mais que d'aucuns appelaient l'Apothicaire, car il était à la fois le plus illustre et le plus mystérieux des préparateurs de potions, onguents, drogues et remèdes que l'on pût trouver dans le pays tout entier. »
    Un matin de janvier, cet homme érudit découvre dans sa propre maison une pièce qu'il avait oubliée – une pièce que tout le monde avait oubliée. Rapidement, il comprend que vivait jadis ici une personne qui partageait sa vie, mais qui, à présent, a mystérieusement disparu de toutes les mémoires.
    L'Apothicaire, poursuivi par d'obscurs ennemis, accusé d'hérésie par le roi Philippe le Bel, pourchassé par l'Inquisiteur de France, décide alors de partir à la recherche de son propre passé, de Paris à Compostelle, et de Compostelle au Mont Sinaï… au risque de disparaître à son tour.

     

     Vend. 15 juin  20h. au Relais Jussieu, 75005  

     

    Comment rêve les morts : Lydia Millet (Le Cherche midi)

    Thomas, qu'on appelle T., montre une passion pour l'argent depuis son plus jeune âge. Il stocke les pièces de monnaie dans sa bouche et coince les billets sous son matelas, il recompte inlassablement son petit pécule et utilise de nombreuses ruses auprès de sa famille et de ses amis pour leur extorquer de l'argent.

    Devenu adulte, il devient un agent immobilier qui joue avec l'argent des autres et spécule sur tout type de terrain et de demeures. 

     Jusqu'au jour où l'accumulation de petits couacs dans sa vie finit par le désorienter.

    T. est plutôt un personnage antipathique qui semble éprouver peu d'émotion et dont la vie parait bien lisse sous la froide caresse de l'argent. C'est la mort d'un coyote qu'il a renversé en voiture qui le bouleverse tout d'abord. Ensuite, c'est le départ de son père, parti vivre une nouvelle vie en larguant tout, femme comprise, lui laissant la charge de gérer les pots cassés auprès de sa mère.

    "Pendant toutes ces années, je ne me suis jamais réveillé une seule fois. Rien n'était réel pour moi. Tu sais qui tu voyais pendant toute ton enfance et ton adolescence? Un fantôme. Je n'étais pas vraiment là. Je ne sais pas comment te dire... c'est comme si j'était entré par erreur dans la vie d'une autre type." 

     

    Lydia Millet (né le 5 Décembre 1968) est une  romancière américaine. Son troisième roman, ma vie heureuse , a remporté en 2003 le PEN-USA Award for Fiction. Son cinquième roman, Oh cœur pur et Radiant a été présélectionné pour l'exercice 2007 le Prix Arthur C. Clarke . Plus récemment, un recueil d'histoires courtes intitulé Love in Infant Monkeys était l'un des trois finalistes pour le Prix 2010 Pulitzer.

     

     WILLIAM GADDIS / JR (Plon)

    Au centre de ce conte d’un comique colossal sur la libre entreprise se tient JR, un gamin de onze ans aux baskets élimées devenu, incognito, un empereur du capitalisme. Obsédé par l’argent, monomane du dollar, acharné du billet vert, JR est la victime tragi-comique de son propre mythe, qui est aussi celui de l’Amérique.

    Incontournable, inclassable,
    JR est le chef d’œuvre de William Gaddis. Déferlante de mots, oscillant sans choisir entre bouffonnerie et satire, cette fable géante et protéiforme possède le coffre, la force et la férocité des modèles littéraires dont on ne finit jamais d’hériter.

    William Gaddis (1922-1998) a écrit cinq romans en cinquante ans : Les Reconnaissances (1955, disponible chez Gallimard), JR (1975), couronné par le National Book Award en 1976, Gothique Charpentier (1985, disponible chez Bourgois), Le Dernier Acte (1994, Plon), également distingué par le National Book Award, et Agonie d’agapè, publié chez Plon cinq ans après sa mort.

    " Satire délirante du système capitaliste et charge sans pitié contre l'époque et le rêve américain,
    JR est un chef-d’œuvre." J.-R. Van Der Plaetsen, Le Figaro

     

    Les rencontres de L’Ecrit pour le Dire ont lieu au relais Jussieu, 25, rue Linné, métro Jussieu, Bus : 67, 89 jusqu’en juin 2012. A vérifier ensuite sur notre blog. 

    CONSOMMATION OBLIGATOIRE 3/5 € 

     Contact : Thierry Missonier  - 06 15 67 01 89 - L’Ecrit pour le Dire  9, rue César Franck, Paris  75015.  lecritpourledire@gmail.com   -  lecritpourledire@eklablog.com

     


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